Les grandes figures de l'Histoire ont su mener les foules en tirant légitimité de leur valeur propre. La compétence technique, la beauté absolue, la force physique, le génie oratoire, l’habileté politique alimentaient le principe d’autorité. À la tête d’un Empire, l’homme le plus vertueux et le plus visionnaire, s'imposait. Sur une île déserte, l’un des naufragés prenait l’ascendant parce que les autres reconnaissaient en lui une qualité nécessaire à la survie du groupe. Dans les deux cas, la mécanique était la même : l’autorité naturelle nourrie par le génie menait au commandement. Mais l’époque post-moderne, se méfiant du principe de distinction entre les hommes et rêvant au mirage de l’égalité, a inversé la donne. Aujourd’hui, d’autres qualités humaines permettent de prétendre exercer la conduite des masses. Sylvain Tesson se propose de contribuer à tracer le contour de ces nouvelles voies d’accès au commandement.